La peinture de Jean Boyé : Une œuvre à découvrir |
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Périgord et Languedoc Jean Boyé nous conte les paysages doux du Périgord ou lumineux du Languedoc. Des huiles pudiques, sans exhibitionnisme excessif, sans exubérance, rendent aux lieux cette tranquillité paisible et secrète qui l'ont attiré. Les branches un peu frêles au premier plan rient et se mêlent en douceur aux toits roses, aux gras feuillages des arbres. Et cette espèce de candeur devant, les choses, cette jeunesse de la vision qui se prolonge méritent bien un détour : ce n'est pas tous les jours qu'on nous dit simplement ces choses simples ! Et quel métier, que celui qui peut exprimer ainsi ! Une continuité entre figuration et modernité Il est à remarquer que malgré la diversité de ses moyens d'expression et la variété des thèmes, Jean Boyé garde dans toute sa production une unité basée sur la fusion originale de deux aspects de sa personnalité. La forme reste d’une extrême précision ; mais elle est fréquemment géométrisée. La composition générale sous-jacente du tableau est faite de triangles, losanges, cercles ou larges mouvements concentriques. De plus, l’artiste sait allier à une structure fortement charpentée une grande finesse dans 1'affirmation du trait et la vivacité des couleurs. Notamment les bleus, les verts et les violets. Egalement la tendresse des lumières plus douces, comme un léger éclat de jaune clair, par exemple à travers les frondaisons. Des lignes et des gestes Lorsque Jean Boyé utilise des formats de dimensions courantes, il s'agit pour lui de dire avec toute la rapidité souhaitée « le fugace » entrevu en un instant et qu'il faut absolument cueillir dans sa nouveauté ; d'exprimer soudain sans la moindre retenue l'idée plastique, fruit parfois d'un long cheminement. Ainsi ses productions deviennent presque les pages du journal d'une vie, un reportage en somme quelque soit le sujet ou le procédé technique employé. La vitesse d'exécution, le côté « gestuel » lui sont donc absolument nécessaires. Il est facile de vérifier ce propos par l'examen de quelques-unes de ses représentations coutumières : vastes surfaces d'un ciel, d'une mer, des eaux d'un étang comme griffées par des traits horizontaux ou obliques, par des verticales judicieusement placées pour charpenter l'espace ; ces larges mouvements souvent répétés s'inscrivent à travers les couleurs du spectre solaire. Ingres ne conseillait-il pas à Degas : « Faites des lignes, beaucoup de lignes ». La Nature Jean Boyé propose aussi des œuvres inspirées par la nature dont il sait traduire à merveille les aspects fugitifs, qu'il s'agisse de bords de mer, de paysages de campagne, de vieilles maisons aux toits branlants ou de vastes étendues au-dessus desquelles planent, dans un ciel Immense, quelques nuages à peine indiqués. Des études de noix, châtaignes, dattes, feuilles, complètent ces compositions dans lesquelles il veut emprisonner l'espace. Languedoc Il aime peindre le littoral languedocien où il représente de vastes panoramas : mer, plages, dunes et étangs. Mais aussi également les sites de l’arrière pays : villages typiques, paysages verdoyants, colline et montagnes dans toutes les nuances des bleus. Le Périgord natal Pour sa part, son amour du Périgord natal, amènera Maurice Albe, à tenir ces propos, rapportés dans Sud Ouest, le samedi 4 août 1979 : « Ca fait plaisir parce qu’il y a là une jeunesse saine ». Il y a surtout avec la maitrise d'un art, une fuite vers un ailleurs paisible au fond de ces « lointains » à l’encre de Chine, aux creux des « Cieux » où le bleu s’efface pour n’être plus que rêverie, songe d’un au-delà. Loin des tempêtes de l’âme, ces paysages sont une invite au repos, esquisse plutôt qu’agression. L’amour du dessin Pour Jean Boyé, le dessin a été une sorte de journal dans sa vie. Et ce n'est pas le côté descriptif ou narratif de cette activité qui l'intéresse, mais surtout, le fait que le dessin pratiqué sur la surface blanche qu'il met en valeur permet de dévoiler le caractère symbolique de tout ce qui fixe le crayon ou autres moyens. Dans ce domaine, il aura utilisé la plupart des moyens existants : mine de plomb, fusain, sanguine, crayons de couleur, lavis à l'encre. Les dessins à la mine de plomb, aux gris très chauds et tracés d'une main légère représentent indifféremment une ferme à la Croix des Pocha, de Sarlat, un portrait de périgourdin, une branche fleurie, une vue de Périgueux, mais aussi un verger de l'Aveyron et une vue des environs de Banyuls, tous, dans une même harmonie de collines et de bosquets. Ainsi, Jean Boyé ne s'est pas laissé enfermer sans un seul genre. Très éclectique, ses réalisations offrent une alliance heureuse entre son goût de la précision et celui de la non-figuration. Alors, pour quelques instant, visitez son œuvre, et laissez-vous aller, devant les œuvres de Jean Boyé : quelle bouffée d'air salubre ! Jean-François Boyé |