La Collection Brukenthal au Musée Jacquemart-André
Jolie exposition au Musée Jacquemart-André. Les œuvres présentées rendent grâce à la passion du grand collectionneur d’art, Samuel Von Brukenthal (1721-1803) qui accumulera au cours de sa vie des milliers d’objets et de tableaux. Conseillers par les marchands et amateurs de l’époque, elles influenceront le goût de la haute société viennoise.
Présentés par genre pictural, l’exposition est dominée par la virtuosité de Pieter Brugel, Hans Memling et Van Eyck.
Le premier de nos talentueux peintres, développa l’art du paysage et le magnifia en associant à son œuvre majeure, Le Massacre des Innocents à Bethléem (vers 1586-1590, atelier de Pieter Bruegel l’ancien et Pieter Bruegel le jeune), de saisissantes scènes de la vie populaire. Le style témoigne de l’importance grandissante prise par le paysage à la fin du Moyen-Âge. D’abord faire valoir, celui-ci deviendra progressivement un sujet autonome. On appréciera ici le talent déjà reconnu des peintres du nord pour ce genre.
Hans Memling retient aussi notre attention, notamment avec une œuvre de 1480, Donatrice en dévotion avec son petit chien, vers 1480. L’humanité et la simplicité de ce tableau soulignent l’autre fait marquant de la peinture occidentale à la Renaissance. L’individu s’affirme à travers une représentation douce et délicate des visages. Les paysages représentés en arrière-plan ou les emblèmes religieux (œuvre de Marinus Van Reymerswaele, 1480-1546, Saint Jérome dans son studiolo) savamment disposés contribuent également à la nouvelle magnification du sujet.
De même, le tableau de Van Eyck, L’homme au chaperon bleu, vers 1430, constitue l’autre point fort de cette exposition. On y est frappé par l’expressivité sensible des traits du visage et la posture inédite de trois-quarts du sujet. L’auteur privilégie la personnalité du commanditaire plutôt que son rang. Il insiste par son souci du détail et du réalisme sur le message que recèlent les gestes. Dans une autre oeuvre à la tonalité plus sombre, (…), il amplifie encore l’importance symbolique de la posture et renforce ainsi l’importance du message.
Evidemment, bien d’autres tableaux présentés mériteraient une attention plus soutenue. Je vous invite à vous rendre au Musée Jacquemart-André pour les découvrir.
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